La deuxième édition de la Chorographia Sacra Brabantiae, dûe à Anthonius Sanderus et publiée en 1726-1727 à la Haye, se compose de trois volumes. Chaque volume contient une vingtaine de gravures, impressions monochromes détaillées d’abbayes, d’églises et de monastères en vue à vol d’oiseau. Les images couvrent presque toutes une double page et mesurent environ 35x48cm.

L’auteur

Antoon Sanders, (15 septembre 1586, Anvers – 10 janvier 1664, Affligem), connu sous son nom latinisé d’Anthonius Sanderus est un poète, philosophe, chanoine, théologien et historien brabançon.
L’auteur nous a laissé une quarantaine d’ouvrages en latin, dont le plus fameux est sa Chorographia sacra Brabantiae sive celebrium in ea provincia ecclesiarum et coenobiorum descriptio, imaginibus aeneis illustrata, édité une première fois à Bruxelles en 1659 par Philippe Vleurgaert et une deuxième fois à La Haye en 1726 par Christian van Lom.

Chorographia sacra Brabantiae

Une chorographie, du grec ancien χῶρος, chôros, pays, lieu et de γραφία graphía, écriture, description, correspond à une description du monde région par région, visant à présenter la diversité de la Terre. Il s’agit d’une géographie régionale des lieux existants, par opposition à une géographie, qui s’attache à une description plus globale de la Terre.

La Chorographie réalisée par Anthonius Sanderus s’attache à décrire les églises et monastères de la Province du Brabant restée espagnole et à les illustrer par des gravures sur cuivre. Cet ouvrage se trouvait dans bon nombre de bibliothèques d’abbayes et de châteaux et ses gravures sont aujourd’hui très prisées pour leur rendu détaillé de bâtiments partiellement ou totalement disparus. La Chorographie participe de l’esprit de la Contre-Réforme et de la glorification de l’Eglise catholique, sous la protection du pouvoir temporel.

Pour constituer son ouvrage, Sanderus fit appel à des informateurs de terrain, tels que des prêtres, des abbés et d’autres intellectuels à qui il fit envoyer des listes de questions relatives à l’histoire de la fondation de ces institutions ecclésiastiques, aux éventuelles occurrences de miracles et à la présence de reliques ainsi qu’aux hagiographies spécifiques à chaque endroit. Il se renseigna sur les dignitaires ecclésiastiques ayant marqué l’histoire des lieux, rassembla des données topographiques et collecta également des informations sur la faune et la flore locale.

Les planches de cette deuxième édition furent confiées à des artistes graveurs et se basèrent également sur les travaux de peintres et dessinateurs. Parmi les graveurs, citons Jean-Baptiste Berterham, Renier Blokhuysen, David Coster et Jacobus Harrewijn.

— Hélène Lecocq